En Ukraine, un prêtre catholique de Zaporizhzhia a décidé de construire une école à seulement 30 kilomètres du front. Ce projet intervient alors que le conflit entre la Russie et l'Ukraine se poursuit depuis plus de deux ans et demi. Pour la population, constamment confrontée aux combats et aux frappes militaires, cette initiative représente un véritable symbole d'espoir.
"À partir de septembre, les 25 enfants inscrits pourront recevoir une éducation normale dans la vraie vie, avec un vrai professeur, en ayant la possibilité de communiquer en direct et, surtout, dans un espace sûr."
C’est une véritable joie que partage le père Roman Vovk qui inaugure une nouvelle école dans sa paroisse.
Comme il le confie à Vatican News, sa nouvelle école, nommée Don Bosco, est une immense fierté pour lui, et une opportunité unique pour les jeunes Ukrainiens qui en bénéficieront.
En effet, avec le confinement lié au coronavirus puis la guerre, les enfants ukrainiens vivant près du front n’ont pu aller à l’école depuis plusieurs années. Par exemple, deux enfants suivant les cours supplémentaires auprès de la paroisse Notre-Dame du Perpétuel Secours se sont rendus compte qu’ils étudiaient dans la même classe depuis deux ans. Les cours étant exclusivement en ligne, ils n’ont jamais eu l’occasion de se rencontrer.
La salle de classe a été bénie par l’évêque du lieu, Mgr Maksym Ryabukha, évêque auxiliaire de l'Exarchat gréco-catholique de Donetsk, à la mi-août 2024 pour une rentrée le 2 septembre.
Cette demande de création de l’école, soutenue activement par les parents d’élèves, étonne dans un contexte de guerre. De nombreuses personnes ont tenté de dissuader le prêtre de construire une école, les établissements scolaires étant visés par les attaques russes. Raison de plus pour le père Roman Vovk.
"C'est pour cela que nous aurons certainement besoin d'écoles demain, et une école ne se construit pas en un jour. Nous construisons donc pour l'avenir", explique le prêtre marié et père de quatre enfants.
Depuis deux ans, les enfants souffrent particulièrement de la guerre. Le père Roman Vovk raconte que certains d'entre eux réagissent plus ou moins douloureusement. Parfois, ils ont peur de s'éloigner des adultes, ou ils craignent les bruits de la route.
"C'est ce que nous voyons, conclut le prêtre, et il est difficile de dire à quel point cela affectera le psychisme des enfants, quelles en seront les conséquences. Mais je peux dire avec certitude que ce n'est pas facile pour eux."
Jean-Benoît Harel